Esinam
Shapes in Twilights of Infinity
W.E.R.F records
Depuis quelques années, la multi-instrumentiste et chanteuse Esinam se balade sur de nombreuses scènes alternatives, jazz, pop et world. Il faut dire que sa musique est assez inclassable et c’est tant mieux. Après un EP solo, elle publie son premier album entourée cette fois de trois musiciens et deux invités. Le groupe n’édulcore en rien l’identité musicale de l’artiste belgo-ghanéenne. Au contraire, il permet un métissage plus large et accroît même le côté ensorcelant. On retrouve la patte Esinam avec ses grooves hypnotiques (Infinity, New Dawn) et ses rythmes envoûtants (Let It Be, Deep In My Soul). « Les grooves sont très enracinés, mais ce ne sont pas nécessairement des rythmes traditionnels. C’est en moi, malgré moi. » Esinam mélange les musiques ethniques et l’électro avec singularité. La guitare de Pablo Casella, tantôt très ensoleillée, tantôt très rock, ouvre encore d’autres univers. « J’ai écrit en fonction du groupe. Chacun a son background : Martin a un son moderne, presque électro. Axel utilise la palette boisée de la contrebasse et la force de l’électrique. C’est très complémentaire et va dans une direction que je veux explorer. » Tout cela permet à Esinam de laisser respirer ses harmonies, ses mélodies et son chant. « Il y a deux invités : Nadeem Din-Gabisi et Sibusile Xaba a qui j’ai demandé d’écrire et chanter sur Flowing River. C’était un ping-pong à distance entre Bruxelles et l’Afrique du Sud. » Rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme, répète Esinam. Message bien reçu, car Shapes in Twilights of Infinity s’écoute en boucle et se renouvelle à chaque fois.