Claire Laffut
Bleu
Universal / GUM
« J’ai passé un mois en Corse pendant le confinement. C’est en regardant la mer se confondre avec un ciel sans nuage que j’ai su que mon album allait s’appeler Bleu. Bleu, c’est la couleur ultime. Ça m’évoque quelque chose de serein et d’infini. D’un autre côté, c’est mon premier disque. Je suis une “bleue”, je débute dans le métier, comme en amour. » Chanteuse, plasticienne et peintre, Claire Laffut connaît mieux que quiconque l’importance des couleurs et des nuances. Elle a, du reste, entrepris de dessiner douze toiles inspirées de chacune des chansons de Bleu. On y retrouve Mojo, le titre qui l’a fait connaître. « Mojo est révélateur de mon identité sonore et il me permet de mesurer le chemin parcouru. C’était important pour moi qu’il y figure. » Entre amour naissant (Osmose), chronique d’une relation autodestructrice (Tombé dans un rêve), duo en mode girl power avec Yseult (Nudes, « chanson pour nous décomplexer de notre corps »), on tombe sur le charme d’une voix au naturel et on succombe à la diversité des rythmes. « Mon père est fan de Fela Kuti. On allait aussi en vacances à Ibiza où il achetait des tonnes de disques house. De mon côté, je me suis trouvée beaucoup d’affinités avec Lizzy Mercier Descloux (icône no-wave des eighties, auteur du tube Mais où sont passées les gazelles,– ndlr), une artiste nomade et passionnée de beats. » Dans Et j’ai ri, qui peut aussi se comprendre par “égérie”, Claire répète comme un mantra « Je m’en fous si j’ai tort, je me cherche encore ». Elle a bien raison et on a envie de la suivre partout dans sa quête de couleurs.