Pierre Vaiana
Amuri & Spiranza
Homerecords
Amuri & Spiranza, faut pas avoir fait la philologie pour entrevoir le sens du nouvel album de Pierre Vaiana, ancré dans ses racines tant siciliennes que belges. L’ancienne cité minière limbourgeoise de Waterschei est, en effet, son lieu de naissance, mais la souche familiale est bien plus ensoleillée, plus lumineuse, Palazzo Adriano (finalmente). Oui, finalement, parce que Pierre Vaiana est venu s’installer sur la terre familiale, dans ce petit village qui servit de décor au film Cinema Paradiso, de Giuseppe Tornatore (1988). Maintenant, le village, la région, la montagne, les saisons, le vent, les gents sont les sources d’inspiration d’Amuri & Spiranza : « La place de la nature est vraiment importante », selon le saxophoniste. Autour de son soprano, il a rassemblé, pour cet album, un quintette inédit, composé d’Artan Buleshkaj (guitare), Lode Vercampt (violoncelle), Boris Schmidt (contrebasse) et Lionel Beuvens (batterie). Pas besoin d’avoir fait math sup’ pour y entrevoir trois instruments à cordes, la guitare entre sage paysage et orage tonitruant (Sàbbia), la double basse bien campée, et ce violoncelle, complice idéal du saxophone droit pour « tous ces contrepoints, ce travail d’écriture à deux voix très ouvragé ». Que l’on se rassure, inutile d’avoir fait la musicologie pour piger et surtout ressentir tout ce que porte Amuri & Spiranza, les vibrations de la terre, de la pierre, de la lumière et de l’âme. Album de « la réflexion sur le temps », il synthétise toutes les inspirations jazz, méditerranéennes, voire africaines du saxophoniste. Adàsciu adàsciu, doucement, doucement.