Philip Catherine, Larry Coryell
Jazz at Berlin Philharmonic XI : The Last Call
ACT/New Arts International
Leur duo de guitares, peu fréquent à l’époque, a marqué la fin des années septante. Leurs deux albums en commun, Twin House et Splendid, touchent à la perfection dans la connivence et dans les affinités électives. Philip Catherine, lui le Belge né à Londres, prince de la guitare au swing aérien, et Larry Coryell, le Texan comme un chien fou à la six cordes, se sont retrouvés des décennies plus tard, dans le cadre d’une soirée consacrée aux duos, lors du festival Jazz at Berlin Philharmonic, en ce 24 janvier 2017. D’entrée de jeu, Miss Julie vous projette quarante ans en arrière : c’est ce morceau qui ouvre Twin House. Quatre décennies plus tard, le choc est pareil. Soufflante, époustouflante, la complicité transatlantique s’impose toujours comme une évidence. L’homme qui les a réunis pour la Warner à l’époque, Siggi Loch, décrit cela comme une « compatibilité créative, l’enthousiasme et la compréhension mutuelle ». Tout cela agit sur les quelques vingt minutes que donnèrent Philip et Larry au public berlinois, cinq titres de cordes enchevêtrées, lumineuses et dynamiques. Ensuite Bags’ Groove réunit Larry Coryell et le bassiste Lars Danielsson, tout le monde se retrouvant enfin en quintette avec le pianiste Jan Lundgren et le cornettiste Paolo Fresu, autour de Green Dolphin Street, standard d’Oscar Peterson, dans un tonnerre d’applaudissements. Quelques semaines plus tard, Larry Coryell s’éteignait dans son sommeil, à 73 ans, chez lui, à New York. Aujourd’hui, Philip reconnaît : « En jouant avec Larry, je me suis fait connaître un peu partout dans le monde. » Et surtout, ce bonheur qu’ils ont semé ensemble, The Last Call est maintenant là pour le raviver.