Noé Preszow
À Nous
Tôt ou Tard/[PIAS]
Écrit il y a plusieurs années alors qu’il s’inventait des amis fictifs, "À Nous" s’est imposé malgré lui comme un hymne générationnel, repris d’abord en chœur lorsque les avenues françaises et belges s’habillaient de gilets jaunes, récité ensuite comme un soliloque pour se donner du courage pendant le confinement. Un an après avoir fait le buzz, "À Nous" devient fort logiquement le nom de baptême du premier album de Noé Preszow.
Sans être toutes autobiographiques, les chansons du Bruxellois évoquent les failles de l’enfance et s’interrogent sur la place du “je” dans le grand jeu de la globalisation. En français dans le texte mais en s’appuyant sur une profonde culture rock, son univers marie le sens de l’épure à la finesse des arrangements modernes. Au dépouillement de "L’étang", dont le propos nostalgique est seulement souligné d’une guitare acoustique, répondent ainsi l’électro "Les armes que j’ai", la pop de "Cette route-là" ou encore l’entraînant "Faites les choses" qui est rehaussé de la voix de Leila Lachterman. Le verbe généreux, Noé Preszow s’aventure aussi avec beaucoup de réussite sur le terrain de la romance avec "La vie courante", seule et unique chanson d’amour qui pourrait lui donner des idées pour la suite. Un disque “né dans une chambre”, musclé ensuite avec l’aide de Romain Descampe et d’Egil “Ziggy” Franzen de Puggy, où il est finalement beaucoup question d’altruisme, de partage et de vie. Après des années de galère et d’apprentissage, les planètes s’alignent enfin pour Noé Preszow. Son abnégation a payé. C’est mérité.