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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Baloji

Augure

Universal

À l’origine, il y a un film. Imaginé et écrit par l’ancien de Starflam. Le pitch? « Koffi est un Congolais vivant en Belgique avec sa compagne Alice, enceinte de leur premier enfant. Il emmène sa bien-aimée rencontrer sa famille. À cause de son épilepsie, il est considéré comme un sorcier par les siens. Ses proches pensent qu’il est atteint d’une malédiction qui peut les frapper, s’ils s’approchent trop de lui. » Sauf que… Baloji a d’abord cru qu’il ne parviendrait jamais à le réaliser, ce premier long-métrage. Mais l’histoire de ces personnages, ses personnages, lui tenait à cœur. Alors il a pensé la raconter sur disque. Sur quatre disques, chacun relatif à l’un de ceux-ci : « Donc j’ai imaginé la bande-son d’un film qui n’allait jamais exister ! J’ai eu l’idée de faire des albums du point de vue des personnages », précise-t-il. Entretemps, Augure, le film en question, a fini par voir le jour (dans nos salles il y quasiment un an). Et être remarqué, qui plus est : on l’a primé à Cannes et aux Magritte, notamment. « Tout mon travail est lié à la poésie, disait-il dans une interview pour TV5. On dit souvent que l’humour est la politesse du désespoir. Moi, je crois vraiment que c’est la poésie, cette politesse du désespoir. Elle aide à aborder certains thèmes difficiles. Les aborder de manière frontale les rendraient trop lourds, chargés. » C’est vraiment cela qui constitue le filigrane des 36 titres constituant ces 4 albums, entre afrobeat, rumba et hip-hop bien sûr, électro et featurings parmi lesquels celui de la chanteuse capverdienne, Mayra Andrade.

Didier Stiers