Orlando / Toine Thys
Betterlands
Hypnote Records
Après l’album éponyme Orlando (2021), le projet franco-belge de Toine Thys s’inscrit dans la durée avec Betterlands, son second opus. Le saxophoniste clarinettiste y est accompagné par Maxime Sanchez au piano, Florent Nisse à la contrebasse et, en lieu et place d’Antoine Pierre, Teun Verbruggen à la batterie. Quartette avec anches, Orlando se situe à part dans la trajectoire de Toine Thys, généralement identifié comme un jazzman joyeux, énergique, très drôle sur scène ; un angle différent aussi des musiques du monde : « Avec Orlando, je prends le contre-pied en cherchant quelque chose de plus calme, de plus paisible », dit-il. Tendance qu’expriment bien le méditatif Requiem à la coda et, d’une manière différente, Curandero en ouverture : après un début de piano ostinato, circulaire, la musique se dégage de son côté répétitif pour prendre une tournure plus radieuse. Comme son nom l’indique Betterlands pourrait signifier une quête. Un vœu pieux ? « Joliment dit ! Une collection de tous les possibles dans le mieux vivre ensemble que ce qu’on fait aujourd’hui. Cela aurait pu être une utopie mais je n’ai pas poussé le concept jusque-là ». Présent dans toute la création récente de Toine Thys, ce message positif - « mais pas naïf, aveugle ou insensible à la détresse actuelle des gens » - trouve sa première incarnation avec ce quartette international qui est, selon lui, « comme une micro-société. Le groupe fonctionne dans l’écoute, la bienveillance, la prise en compte des forces et des faiblesses de chacun ». On ne s’étonnera donc pas d’entendre, dans Betterlands, un jeu nettement plus collectif qu’individuel, avec un travail approfondi sur les harmonies qui n’empêchent bien sûr pas quelques passages un peu dingues. Sinon, ce ne serait plus du Toine Thys.