Robbing Millions
Rêve Party
Capitane Records / Born Losers Records / Requiem Pour Un Twister
Après Robbing Millions et Holidays Inside, le multi-instrumentiste et chanteur bruxellois revient en grandes pompes avec un troisième disque joueur et éclectique, Rêve Party. En dix ans de carrière, Robbing Millions nous en aura fait voir de toutes les couleurs : rock psyché, pop française ou encore jazz américain, ce véritable électron libre a toujours bourlingué entre les styles. Un éclectisme assumé que l’on retrouve avec plaisir sur Rêve Party, son dernier album en date : « Il y a un élément de fun et de surprise qui est toujours très présent : quand je vais trop dans une direction, j’essaye inconsciemment de contrecarrer ça avec une partie totalement différente par la suite », explique l’artiste. Niveau surprise, on a rarement fait mieux : niché derrière les nappes de son synthétiseur fétiche – le célèbre Juno Alpha 1 – ou encore les riffs de guitares imbibées d’overdrive et de chorus, Robbing Millions nous emmène dans une dimension nouvelle, jusqu’ici inexplorée. Influencé par ses amis Shags Chamberlain et Judith Kiddo, il nous étonne – à chaque mesure, ou presque – avec des mélodies poignantes, juste assez dissonantes. « J’écoutais pas mal les Beach Boys ces temps-ci et je me suis rendu compte qu’ils avaient beaucoup de morceaux qui faisaient un peu collage. C’est ce que je commence à faire aussi avec mes structures », ajoute-t-il. Cet effet patchwork se reflète aussi dans les paroles de l’album, à la fois teintées de second degré et très ancrées dans le réel : tantôt en français, tantôt en anglais, l’artiste transpose ses réflexions les plus intimes sans détour ni langue de bois. Une chose est sûre, ce gars-là ne se refuse rien. Et ça fait du bien !