JeanJass
Doudoune en été
Jinedine Jidane
Alors que les cigales que nous sommes profitions insouciantes de l’été caniculaire, le grand MC de Charleroi bossait dur sous sa doudoune, et publiait fin juin cet album-signature. Un an s’est écoulé depuis la sortie de Hat Trick, mais voilà déjà que JeanJass nous revient avec dix nouvelles compos d’excellente facture. Si l’homme est du genre stakhanoviste, publiant un second album en deux ans entre deux mixtapes Zushiboyz et une récente paternité, cette moisson fait partie de ses meilleurs travaux. D’autant que le double J est au four et au moulin, signant la quasi-totalité des prods de Doudoune en été. Seuls Easy Dew, Dee Eye et Stwo sont parvenus à y laisser leurs empreintes. Un disque où l’on retrouve ce flow stoïque et ce timbre caractéristique, mais dont l’intro surprend à froid. Grâce à Dans le Mur, JeanJass foule des contrées musicales inédites avec pas mal de réussite, évoquant presque l’univers d’Axel Bauer. Pour autant, on revient en terrain connu dès la plage 2. Après Pippo Inzaghi en 2014, JJ rend hommage (avec Youssoupha) à Roberto Baggio, autre légende du football italien. Un peu de belgitude au menu aussi. Place à l’excellent Inconvénients, l’un des tracks les plus efficaces de cet album, dont les couplets résonnent « de Couillet jusqu’à Gosselies ». Puis, Je glisse et son lot d’ego trip chauvin de rigueur – « Ma ville, c’est une fabrique à champion, c’est la Masia. On gagne tout on fait la razzia ». Côté invités, notons encore le spleen délectable de Tuerie sur Grammy, le parrain Jazzy Bazz dans l’envers du Truman Show et surtout le génial Fuku sur la prod caviar Le Six, qui offre enfin à JeanJass son Gin&Juice. Une cuvée bien corsée.