Trio Grande
Impertinence
Igloo Records/KAAP
Avec ses trois échassiers allumés traversant au rouge le passage pour piétons – non, on n’est pas sur Abbey Road –, la pochette signée Lucas Racasse, illustre clairement le contenu de l’album : quelle “Impertinence”, mes jeunes amis ! « L’impertinence, c’est aussi ouvrir l’album à la flûte à bec et le clôturer à la cornemuse », avance Michel Debrulle. Mûri pendant le confinement, avec un important travail en amont, ressenti comme un « retour aux sources », ce sixième album de Trio Grande déborde d’énergie et de fraîcheur. Même si le percussionniste estime ne s’être jamais « éloigné du jazz », la note bleue fait un retour en force avec Mimi, en fanfare avec Charleston ou Rue de la Brasserie. Pendant le confinement, Michel Massot jouait tous les jours sur le trottoir de cette rue donnant sur la place Flagey, à Ixelles, au plus grand bonheur des voisins. En cinq temps, ce morceau, issu de la rue donc, se dévoile à la fin avec quatre notes d’une certaine Cinquième de Ludwig van. Au final, un album qui plaît des deux côtés de la frontière linguistique, l’abolissant en quelque sorte, puisqu’il est coédité par Igloo et KAAP, le centre culturel brugeois De Werf.
NB : Dans sa série Jazz Classics, Igloo réédite les deux albums de Trio Bravo, Pas de nain et Hi-o-ba.