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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Condore

Winding Whispers

JauneOrange/[PIAS]

Dessinatrice, couturière et cheville ouvrière du groupe Dan San, la pianiste Leticia Collet se porte également au chevet des chansons françaises servies par Antoine Wielemans (Girls In Hawaii). En marge de ce cahier des charges, elle a pris son envol en solitaire sous le nom de Condore. Quelque part entre les mélopées d’Agnes Obel et la science néo-classique de la rafraîchissante Hania Rani, la musique de Condore voltige désormais sous la pochette de l’album Winding Whispers. Un titre qui, traduit littéralement, signifie “murmures sinueux”. « Cela en dit long sur ma façon de faire, confie la chanteuse. C’est un mélange de fragilité et de chaos. » Exercice éminemment personnel, Winding Whispers se joue sur le ton de la confidence. « Par le passé, je me cachais volontiers derrière des arrangements. Désormais, ma voix est placée à l’avant. Je chante à découvert, sans éluder des sujets intimes comme l’adoption ou le sentiment d’abandon. » Maître d’œuvre de l’album, le producteur Yann Arnaud (Pomme, Air, Phoenix) a forgé une caisse de résonance parfaitement adaptée aux lignes vocales de Condore. « Yann m’a aidée à surmonter ma timidité, confie Leticia Collet. C’est la première personne devant qui j’ai chanté sans avoir peur. » En confiance, la Liégeoise se libère et affronte ses démons en douceur. Des dessins, réalisés par ses soins, viennent par ailleurs souligner ses propos dans le livret du disque. « L’illustration de la pochette s’inspire d’un objet réel, précise-t-elle. C’est la statue d’un ange à la tête coupée. Il s’agit d’une métaphore. Avec cet album, je vide mon esprit en allant chercher les parts d’ombre au plus profond de mon être. » Une opération délicate, qui rondement menée, soigne les cœurs et apaise les consciences.

Nicolas Alsteen