Julie Roset/Clematis
Nun danket alle Gott
Outhere/Ricercar
Son nom tutoie celui de Clematis sur la pochette du nouveau CD de l’ensemble fondé par Stéphanie de Failly. Et ce n’est que justice. À 23 ans, l’Avignonnaise Julie Roset, soprano colorature léger, célèbre avec une assurance étonnante cette plongée dans le baroque vocal du 17e. « On m’a souvent dit que j’ai chanté avant de parler, sourit-elle. À 5 ans, après avoir vu Cécilia Bartoli à la télé, j’avais décidé que je deviendrais “opératrice”… » Le bon choix ! Alors qu’elle se perfectionne à la Haute école de Genève, elle est repérée par Léonardo García Alarcón, qui, dès 2017, embarque dans ses projets celle qui avoue « bosser dur, très dur depuis toujours ». Le label Ricercar n’a plus qu’à l’accueillir, en lui offrant ce premier CD en soliste. Le choix des pièces effectué par Jérôme Lejeune est judicieux, qui souligne l’influence du baroque italien sur les compositeurs luthériens tels que Buxtehude, Rösenmüller ou Hammerschmidt, dont le superbe Nun danket alle Gott donne son titre à l’album. L’intense Confitebor de Monteverdi aurait pu lui disputer ce privilège, tant Julie y excelle tout autant. « Il est vrai, confie-t-elle, que nous l’avons beaucoup donné en concert. L’enregistrement s’est fait tout naturellement. » Dans ce dialogue serré entre les instruments – les violons, surtout – et la voix de Julie, impossible en tout cas de ne pas craquer pour son soprano à la limpidité cristalline. Un timbre d’une étonnante pureté, sans le moindre vibrato, servi avec une aisance surprenante. Une perle baroque.