Quentin Dujardin
La messe est dite
Il l'avait annoncé, il l'a fait... mais ça n'a pas duré. Nous vous en parlions ici sur larsenmag, Quentin Dujardin avait prévu de contourner la législation qui interdit actuellement les concerts et rassemblements culturels en se basant sur les conditions qui encadrent la tenue des cultes: il est autorisé de se réunir à 15 personnes pour assister à une cérémonie religieuse dans l'enceinte d'une église ou d'un lieu de culte.
L'artiste avait donc organisé une série de concerts de 40 minutes, en présence de 15 personnes, dans la petite église du village de Crupet dans le Namurois. L'événement a été médiatiquement bien relayé: l'idée étant bien sûr de démonter l'absurdité de la situation actuelle relative aux activités culturelles... Peut-on autoriser les rassemblements de 15 personnes dans un but "religieux" mais interdire, dans les même conditions, les rassemblements de 15 personnes dans un but "culturel"?
CQFD, oui. Le guitariste a tout juste réussi à jouer un morceau avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour stopper sa première représentation. Bien sûr, l'artiste avait prévu ce qui se passerait. Bien sûr, le but était de faire entendre la détresse des artistes. Bien sûr, la presse avait été ameutée ainsi que quelques personnalités du milieu culturel. Ce but-là a été atteint: l'info a été relayée dans le monde entier. Mais au-delà des aspects médiatique et politique, l'émotion de Quentin Dujardin était bien palpable à l'issue de son concert avorté. Dans de nombreuses vidéos que vous pouvez visionner à gauche et à droite sur Internet, Quentin Dujardin n'a pu empêcher les larmes de couler... des larmes qui soulignent bien toute l'indécence de la situation que subit le milieu culturel depuis le début de cette crise, qui dure encore et encore, sans réflexion sur le long terme, sans perspective pour les artistes empêchés d'exercer leur métier.
« C'est une honte !», a-t-il lancé sur le parvis de l'église aux journalistes venus couvrir l'événement. «Ce que nous vivons ici c'est l'indécence. C'est le sommet de ce qu'il se passe ; on ne peut pas aller plus loin dans l'indécence, a-t-il continué. Cela doit s'arrêter.»
Une prise de position courageuse qui, si l'on en croit nos lectures sur les réseaux sociaux, fait déjà des émules.
Ah oui... cerise sur le gâteau, il lui en coûtera 4000€ (d'amende), plus les contraventions de 250€ par personne présente... que l'artiste a décidé de prendre en charge (un appel aux dons est ouvert).