Le streaming et sa rémunération en Belgique?
La Sabam monte au créneau
La Sabam est revenue ces derniers jours sur les devants de la presse pour s'exprimer à propos du streaming et de la rémunération qui en est issue pour les auteur·rices-compositeur·rices. Le premier mode de consommation de la musique est-il équitable financièrement?
Steven Desloovere, Responsable Musique au sein de la société des auteurs Sabam, déclare dans un communiqué daté de ce 26 mai 2024: « Les plateformes de streaming conservent environ 30 % de ces revenus pour elles-mêmes. En outre, il existe un déséquilibre flagrant entre la part qui revient aux artistes et aux labels et celle qui revient aux auteurs et aux compositeurs.» Avançant ainsi que les artistes et les labels reçoivent 55 % des revenus, alors que 15 % seulement reviennent aux auteur·rices et aux compositeur·rices d'une chanson.
« Autrefois, nous payions 20 euros pour un album contenant 10 à 20 titres. Aujourd'hui, pour ce prix, vous pouvez vous abonner à un service de streaming pendant deux mois et avoir accès instantanément à des millions de titres », ajoute Steven Desloovere.
À l'échelle mondiale, le streaming musical représente aujourd'hui un tiers des revenus issus des droits d'auteur. Pour l'Europe, cette part tombe à environ un quart. Mais le rapport annuel de la Sabam montre que pour la Belgique, cette part n’était seulement que de 11 % en 2023. C'est surtout notre propre manière de consommer qui a un impact majeur: seul un Belge sur dix est abonné à un service de streaming. En France, c’est trois habitants sur dix, et aux Pays-Bas, c'est même quatre sur dix. « L'impact économique de cette situation est énorme. Les abonnements gratuits rapportent aux auteurs et compositeurs 10 fois moins de revenus qu'une version payante », conclut le Responsable Musique de la Sabam. Par ailleurs, les Belges consomment peu de musique locale, ce qui est également préjudiciable pour les auteur·rices et compositeur·rices.
En 2023, la Sabam a distribué 12,6 millions d'euros de droits en ligne aux auteur·rices, compositeur·rices et éditeur·rices.