Les droits d’auteur dans le rouge...
La Sabam tire la sonnette d'alarme
Le monde de la musique continue de payer les pots cassés de la pandémie... Durant la crise, les (dé)réglementations strictes et l'absence de lignes directrices pour une organisation sans risque sanitaire ont conduit à des annulations en cascade. La réduction massive des concerts et festivals au cours de l'année écoulée a aujourd'hui un impact négatif (sans précédent) sur les revenus des droits d'auteur.
Ce constat, dressé par la Sabam (Société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs), explique en partie la diminution de 16% des revenus des droits d'exécution publique pour la musique live. Pour l'exécution d'œuvres créatives, tant en Belgique (-11%) qu'à l'étranger (-36%), la Sabam a pu distribuer moins de droits aux auteur·e·s, compositeurs/trices et éditeurs/trices de musique.
En 2021, les revenus des droits d’auteur s’élevaient à 132,8 millions d'euros, soit encore 15% de moins que durant la période précédant la crise du Covid. C’est ce que la Sabam a annoncé lors de sa dernière assemblée générale des actionnaires. Malgré ces chiffres consternants, la société parvient à limiter les dégâts (-4%) dans la répartition à ses ayants droit. La compensation obtenue par le gouvernement (environ 8 millions d'euros étaient issus de l’enveloppe gouvernementale pour compenser les droits d'auteur perdus) explique cette décroissance relative. Les dommages réels sont donc beaucoup plus élevés...
« La Sabam souhaite valoriser au maximum le travail créatif de ses membres. Aujourd'hui, nous le valorisons en percevant et en répartissant au mieux la rémunération pour l'utilisation de leurs droits d’auteur... Plus que jamais, nous voulons mettre en avant le fait que nos membres sont la source d'un écosystème qui génère des milliards d'euros de revenus chaque année », explique dans un communiqué Steven De Keyser, CEO de la Sabam.
Par le biais de Sabam for Culture, la société a ainsi investi 1,5 million d'euros dans près de 900 initiatives culturelles en 2021. Ses ressources se sont concentrées sur trois piliers : le soutien accru aux auteur·e·s et éditeurs/trices individuel·le·s sous la forme de 724 bourses, le soutien financier à 122 événements et projets culturels, et le soutien structurel à 18 fédérations professionnelles.