Industrie musicale en mode #MeeToo
Pour une parole libérée ?
Apparu le week-end dernier avec la création d’un compte Instagram et le lancement d’un formulaire de témoignage pour libérer la parole dans le secteur musical belge, le collectif anonyme #MusicTooBelgium entend lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie musicale.
Depuis l'affaire Harvey Weinstein en 2017, un mouvement social d'ampleur mondiale encourage la prise de parole des femmes, afin de faire savoir que viol, comportements déviants et agressions sexuelles débordent largement des statistiques et plaintes enregistrées dans les bureaux de police.
Les témoignages diffusés sous le hashtag #MeToo ont ainsi explosé aux quatre coins du globe. Dans la sphère culturelle, c'est le monde du cinéma qui a montré la marche à suivre. Le phénomène s'est ensuite déplacé dans l'industrie musicale. Où, en juillet 2020, le collectif Music Too France s'est formé pour "révéler une partie des violences qui s’immiscent dans les coulisses du monde de la musique et du spectacle, des conservatoires aux festivals, des labels aux agences de management, du métal au classique et aux scènes électroniques".
Le mouvement émerge aujourd'hui en Belgique avec l'apparition du hashtag MusicTooBelgium. Une naissance qui, sur la ligne du temps, survient trois mois après l'annonce de la dissolution de Music Too France. Le 18 octobre dernier, le collectif français mettait en effet la clé sous la porte en invoquant sa vocation temporaire et l’impossibilité de poursuivre une telle mission de "façon bénévole et sans accompagnement structurel".
Côté belge, le collectif #MusicTooBelgium souligne qu'il "est temps que la peur change de camp" via une petite présentation doublée d'une véritable déclaration d'intention :
"Nous, collectif anonyme à l’initiative de #MusicTooBelgium, sommes issu·e·s du secteur musical belge. Dans la droite lignée de #MusicTooFrance, nous mettons à disposition un formulaire afin de permettre aux victimes de violences sexistes et sexuelles de témoigner et de nommer leur(s) agresseur·euse(s).
Au sein d’un secteur professionnel où les normes sont écrites au masculin, où les hommes sont numériquement majoritaires et occupent les postes décisionnaires, où les stéréotypes de genre dissuadent les femmes de faire carrière, les violences sexistes et sexuelles sont rarement dénoncées."