Laetitia Van Hove
Curatrice de talents
Laetitia Van Hove est la fondatrice de Five Oh, une agence de relations publiques spécialisée dans le secteur musical et qui représente une série d'artistes belges et internationaux ainsi que des projets musicaux de tous styles et genres. En plus de son expertise en relations publiques, l'agence est également à l'origine des Fifty Session et de Fifty Lab qui démarre cette semaine!
Pour défendre au mieux ses artistes, il faut soi-même être convaincu·e. C’est le mantra de Laetitia Van Hove depuis le début de sa carrière d’attachée de presse. « Si tu n’as pas le coup de cœur, ce n’est pas honnête, vis-à-vis de soi et de l’artiste », assure-t-elle. Avide de découvertes musicales dès son plus jeune âge, elle ne se voit pas travailler ailleurs que dans le monde de la musique. N’étant pas instrumentiste, bien qu’elle ait tenté de se frotter au saxophone, une « catastrophe », elle trouve le moyen de pénétrer dans le secteur en s’occupant de la communication des musicien·ne·s.
Elle commence par un stage chez Warner avant d’atterrir chez EMI Music, en tant que promotion manager puis cheffe de projet. Sept ans plus tard, la maison de disques est rachetée par Universal et Warner. « J’avais la possibilité d’être réengagée chez Warner. Mais je crois que j’avais un tel amour pour les années que je venais de passer que j’avais peur d’être un peu aigrie. J’avais aussi l’impression d’avoir fait le tour des majors », confie-t-elle. Elle débarque à Paris et se met à travailler pour Choke Industry, un petit label indépendant où ils sont seulement trois. Ce passage vers une petite structure lui permet d’assouvir son désir de découvrir davantage les coulisses de l’industrie. Mais aussi d’observer qu’il est possible de travailler avec des artistes dont on se sent proches et que l’on choisit, à la différence des majors.
Elle quitte la capitale française et revient à Bruxelles. L’idée de monter sa propre boîte fait son chemin. Elle se lance avec une ancienne collègue d’EMI Music. « Notre créneau était de faire ce que l’on aimait. On a reçu plein de propositions, mais on a refusé beaucoup de projets car on n’y croyait pas. » Laetitia Van Hove fonde ensuite son agence de presse indépendante, Five Oh, en 2015. Un an plus tard, elle crée les Fifty Sessions, un concept de soirées où un artiste belge et un international se partagent la scène. Un événement gratuit pour faire connaître des talents émergents. Eddy De Pretto, L’Impératrice ou encore Lomepal y sont passés. Aujourd’hui, l’agence s’occupe d’une pléthore d’artistes en développement : David Numwami, Frenetik, Judith Kiddo… Mais aussi de noms connus comme Angèle ou Clara Luciani. Leur point commun : avoir pu séduire la petite équipe de l’agence.
Ayant pris goût à la programmation, elle développe le Fifty Lab, festival dont l’affiche est concoctée avec une vingtaine de festivals européens. La troisième édition a lieu en ce mois de novembre. À côté de Five Oh, la Bruxelloise de 35 ans vient d’intégrer MEWEM, un programme de mentorat pour les femmes de l’industrie musicale. « Les femmes restent encore sous-représentées, même si les choses ont évolué. Des projets de ce type permettent de faire bouger les choses. » Toujours dans cet esprit de sororité et de transmission, elle va s’occuper de la communication d’une nouvelle agence de booking fondée par son amie Bénédicte Ehx. Et comme ce n’est encore assez, elle va donner quelques cours de marketing à l’IAD. « Je crois que j’ai un côté un peu hyperactive. Mais je ne me sens pas débordée. J’ai mes trois enfants avec qui je passe beaucoup de temps. Quelque part, ce sont eux ma détox ! »