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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Mireille Simus

Lumière du Magasin 4

Didier Stiers

Habituée du Magasin 4 depuis l’ouverture de la salle, Mireille Simus s’y occupe des lumières depuis 2001 : « Ça fait 20 ans et c’est une passion ! ». Comme vous pouvez le deviner en regardant sa photo, c’est aussi une passionnée du BIFFF.

Le hasard, vous savez, ce truc qui arrange parfois bien les choses, s’est présenté un jour au Magasin 4. Ou plutôt un soir… « J’y allais depuis l’ouverture, comme spectatrice, raconte Mireille Simus. Je connaissais Pompon (Jacques de Pierpont, le “Monsieur Rock” de la RTBF, – ndlr) et je me suis vite liée d’amitié avec les organisateurs, comme PPz30 qui y jouait régulièrement, avec toute cette bande, finalement. » Pour la petite histoire, mais la grande histoire de la scène alternative à Bruxelles, c’est Éric Lemaître, défunt guitariste de PPz30, qui fut à l’origine en 1994 du Bulten, “l’ancêtre” du Magasin 4. Bref… « Guy Delmote, un des fondateurs du BIFFF, avait un groupe qui s’appelait Mado et il y est venu pour un showcase. Il m’a demandé de m’occuper des lumières. Pour moi, c’était la première fois. » Il se trouve alors qu’à l’époque, le préposé habituel à la console ne peut être présent à tous les concerts… et c’est donc à Mireille qu’il est proposé de l’occuper aussi. « Voilà, c’est comme ça que j’ai commencé. Sans formation, hein ! »

Sans formation spécifique, en tout cas. À la sortie de ses études, elle est comptable mais ne pratique pas très longtemps. Travaillant d’abord comme libraire indépendante, elle devient ensuite secrétaire de direction dans un magasin de prêt-à-porter bruxellois, elle commence alors à donner un coup de main au Festival du Film Fantastique. « J’y allais après mon boulot. Je connaissais Guy et Annie en dehors du BIFFF (Guy Delmote et Annie Bozzo, deux autres des fondateurs du festival, – ndlr). Ça a fini par prendre de l’importance : il fallait donner un coup de main pour le montage, le démontage. Le magasin pour lequel je travaillais a fermé quand le directeur a pris sa pension. Et j’ai alors été engagée au BIFFF. Mon job principal était de seconder Guy Delmote dans le suivi des sponsors. L’équipe, c’était une bande d’amis qui créaient quelque chose en commun. Et j’ai retrouvé la même atmosphère au Magasin 4. La mentalité, c’est exactement pareil : de chouettes potes qui sont là quand il faut vraiment, qu’on voit également en dehors du boulot, c’est génial. »

La mise à l’arrêt du secteur culturel ne devrait pas avoir raison de cet esprit, pense Mireille Simus. L’absence de concerts, par contre, est particulièrement frustrante. « Je me dis qu’avant que ça reprenne… Les années passent et moi, il me reste de moins en moins de temps (rires), j’ai quand même 68 ans ! Donc oui, c’est frustrant. Et c’est triste pour tout ceux qui se retrouvent dans les soucis financiers. Ma pension tombe tous les mois, mais pour ceux-là, c’est une catastrophe ! » Pas d’autre choix donc que ronger son frein. D’autant qu’avec cette activité au Magasin 4, bénévole comme il se doit, elle s’est découvert une passion. « J’adore ! Pour moi, faire les lumières, c’est faire danser les couleurs sur la musique. Et les lumières sont là pour soutenir la musique. Prenez par exemple un concert sur la Grand Place, les lumières sont magnifiques et c’est très bien fait, mais ça ne colle pas forcément à la musique. J’adore danser, j’ai ça en moi, bouger au rythme de la musique. Et donc oui, faire les lumières, c’est les faire danser sur la musique. »


C’est officiel : la salle du Magasin 4 va déménager dans un espace conçu par la société d’architectes "Central". La Société d’Aménagement Urbain (SAU), la Ville de Bruxelles et le cabinet du Ministre-Président de la Région bruxelloise accordent en effet leur confiance à cette entreprise pour la conception de la nouvelle salle de concerts du Magasin 4. Ce lieu sera inauguré sur un terrain situé à l’angle de l’avenue du Port et de la rue de l’Entrepôt, près de Tour et Taxis.

Quand le Magasin 4 fêtait ses 25 ans en 2020… Un court documentaire de Thomas De Moor