Coline & Toitoine
Le Meilleur des Ondes
Elle, c’est Coline, voix formée au chant lyrique et plume trempée dans l’onirisme. Lui, c’est Antoine, pianiste, producteur un peu geek et grand passionné de soundtracks. Après une dizaine de morceaux boostés sur YouTube, ce binôme dans le vent publie son premier EP Soma. Portrait.
Coline & Toitoine comme nom de groupe, ça montre qu’il y a toujours une grosse part d’enfance chez vous. On se trompe ?
Coline : Par boutade, on disait dans nos premières interviews que nous étions cousin, cousine. La vérité, c’est qu’Antoine et moi fréquentions la même crèche à Watermael-Boitsfort. Nos parents sont toujours restés en contact. À l’adolescence, Antoine et moi avons commencé à échanger sur Facebook et on s’est rendu compte que nous étions tous les deux passionnés de musique. Coline et Totoine, ce sont nos noms, ça souligne notre complémentarité artistique, mais également l’importance de la part de rêve et d’enfance dans notre projet. Antoine signe des instrus qui sont influencés par son rapport au cinéma. Sa musique est très imagée. Moi, dans les textes, je suis dans l’abstrait et les métaphores. Tout ça a du sens.
Pour composer les sept chansons de Soma, avez-vous suivi la même démarche que pour les morceaux que vous postez sur YouTube depuis 2019 ?
Pour nos premières chansons, on fonctionnait en “ping-pong”. Antoine ou moi arrivions avec une idée, on la travaillait à deux et quand nous étions satisfaits, on la publiait. C’était une démarche très spontanée. Pour le EP, nous avons dressé au préalable une liste de tout ce qu’on voulait intégrer. On voulait pour la première fois un morceau en français qui est devenu Lâchez-moi. On souhaitait un morceau dancefloor (Under My Arms), un titre avec du vocodeur (Over), des mots qui reviennent plusieurs fois… C’était plus contraignant comme méthode de travail, mais nous avons relevé le challenge. Quant au titre Soma, il nous a été inspiré par la lecture du roman d’anticipation Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley que nous avons lu durant le premier confinement. Sa description d’une société dystopique, avec toutes les limites qu’elle peut avoir, a pris une autre dimension avec la situation vécue pendant le lockdown.
Vous avez tous les deux une formation académique. En quoi vous aide-t-elle pour votre projet pop ?
Les techniques du chant lyrique m’ont permis de découvrir toutes les dimensions du chant. Petite, j’ai aussi participé à beaucoup de comédies musicales. Cet apprentissage me permet de mieux comprendre et d’appréhender plus facilement les nuances que je veux mettre dans ma voix. Antoine joue du piano depuis l’âge de cinq ans. Il a appris lui-même sur tutoriels les techniques de la MOA (Musique Assistée par Ordinateur, – ndlr) et a étudié la composition de musique de films au Conservatoire de Mons. Si on réunit ces acquis, les possibilités de faire avancer notre projet sont nombreuses.
Votre projet s’est construit à deux dans une chambre, sans la moindre structure professionnelle autour de vous. Vous allez démarcher des labels ?
Ça s’est fait naturellement. Notre bagage technique nous permettait de faire de la musique à deux en toute liberté et sans aide extérieure. Dès qu’un morceau était fini, on pouvait tourner un clip avec peu de moyens et le poster. On aimait aussi ce côté bricolo et multitâches. Au début, je faisais aussi le boulot d’attachée de presse alors qu’Antoine gérait la comptabilité de notre asbl. Mais quand ton projet évolue, tu as forcément moins de temps à consacrer à la musique car il y a plein de trucs à gérer à côté. Nous sommes désormais entourés. Pour les labels, on a eu la chance d’être approché. Nous sommes en discussion, on sent que nous franchissons une étape avec la sortie du EP.
Quel artiste fait l’unanimité au sein de votre binôme ?
Finneas O’Connell, le frère de Billie Eilish, pour son côté touche-à-tout.