L'Âme des Poètes
L'art du medley
Sur huit galettes en plus d’un quart de siècle, L’Âme des Poètes a revisité le répertoire de la chanson française avec humour, tendresse, version folk-jazz, et toujours avec élégance et à-propos.
Non, 1969 n’est pas que l’année de Je t’aime… moi non plus : c’est aussi celle du Métèque de Georges Moustaki ! Avec ce titre mythique, L’Âme des Poètes prolonge ainsi le travail thématique entamé avec L’interview (inspiré par cet entretien radio de 1969 qui réunissait Brassens, Brel et Ferré) en abordant le thème de l’altérité, au travers de quelques “gens d’ailleurs” qui ont marqué la chanson française : « C’est une idée qui nous est venue suite à la crise des migrants », dit Fabien Degryse. L’idée se révèle au départ du Métèque, « une chanson qui était gentiment provocatrice », glisse Pierre Vaiana. D’Annegarn à Aznavour en passant par Baker, Montand, Chedid ou Dassin, le parcours est truffé de trouvailles inspirées par le jazz, le calypso, la bossa ou le gospel : « C’est clair que pour J’ai Deux Amours, on a cherché du côté de l’Afrique », dit Pierre. La Mamma évoque clairement son interprète : « Charles Aznavour a sa manière de placer les mots sur le temps, en arrière. J’essaie aussi de rester près des mots et il y a l’émotion, tout ce que ça peut réveiller. » Sur La Bicyclette immortalisée par Yves Montand, Fabien Degryse crée une alchimie rythmique étonnante : « C’est la même phrase coupée en deux et jouée de manière décalée, faudra pas se planter pour jouer ça en public ! » Le medley est devenu une marque de fabrique du trio : « On a deux chansons dans le même univers qui se mélangent bien. Ce sont des chansons qu’on trouve souvent fort similaires, parfois par leur propos comme ici Le Galérien et Le Chant des Partisans.»
Le reste est à découvrir tout au long des onze titres de l’album et, le plus tôt possible, sur scène, le trio pratiquant aussi l’art de faire passer le message dans la bonne humeur.
L’Âme des Poètes
Le Métèque
Igloo Records