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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

ALEA(s)

Ode aux heureux accidents

Nicolas Alsteen

Trio ouvert à toutes les formes artistiques, ALEA(s) est assurément un groupe singulier. Depuis Bruxelles, le collectif audiovisuel transpose à présent son univers scénique sur un disque aux pouvoirs magiques.

Le triangle formé par ALEA(s)

Depuis 2015, le réalisateur Boris Wilmot travaille main dans la main avec le musicien François Gaspard et l’illustrateur Pierre Coubeau. Les trois garçons combinent ainsi leur savoir-faire sous une même enseigne, celle du collectif ALEA(s). « Nos premières compos découlaient d’impros et d’heureux accidents », retrace Boris Wilmot. « C’est comme ça que nous avons constaté tout l’intérêt des aléas... » Expérience audiovisuelle jalonnée de coups de crayon, l’initiative est aussi le réceptacle d’une techno industrielle bordée de référents IDM (Intelligent Dance Music). Proche de l’esthétique officialisée par le label Warp, la musique d’ALEA(s) déballe ses richesses synthétiques sous une trame sombre et syncopée. C’est dans ce décor sonore immersif que dessins et projections prennent possession de la scène. Ces derniers mois, pourtant, le triangle formé par ALEA(s) s’est vu dans l’obligation d’arrondir les angles. « Sans les concerts, la portée visuelle est atténuée », souligne François Gaspard. « Heureusement, notre projet est tout-terrain. Il peut donc répondre aux attentes d’une galerie d’art ou aux besoins d’un dessin animé. »

Un disque pas comme les autres

Sorti récemment, le premier vinyle d’ALEA(s) mise sur les qualités intrinsèques du trio. Le disque-objet du collectif mélange en effet musique et septième art. « Pour le fabriquer, nous nous sommes appuyés sur un procédé des débuts du cinéma », indique Boris Wilmot. « Il s’agit du phénakistiscope : une rondelle sur laquelle des vignettes sont dessinées et qui, à la bonne fréquence, donnent l'illusion du mouvement. » En posant le vinyle sur la platine, l’écoute se double dès lors d’une projection psychédélique : une approche totalement raccord avec les performances d’ALEA(s). « Jusqu’ici, nous avons eu la chance de nous produire dans des salles hyper équipées. Ces endroits sont chouettes. Mais pour nous, l’idéal reste de jouer au milieu des gens, entre les odeurs de bières et de transpiration. » Punk dans l’âme, le trio s’est déjà exporté jusqu’au Canada. En attendant d’aller plus loin, ALEA(s) s’intéresse désormais aux bienfaits de la réalité virtuelle. Histoire de projeter sa musique dans une nouvelle dimension.


ALEA(s)
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ALEA Records