Shoko Igarashi
En douze chansons, la saxophoniste bruxelloise trace des traits d’union entre la préfecture de Yamagata et les étangs de Flagey. Électro et aventureux, bercé d’un groove martien, de jazz en fusion et de sons chinés dans les B.O. de grands films d’animation, son nouvel album est la promesse d’un voyage hors du temps.
Entamée à Tokyo, la carrière de Shoko Igarashi est passée par le prestigieux Berklee College of Music de Boston, mais aussi par New York. « Dans cette ville, la musique est partout mais la concurrence entre les artistes y est omniprésente. Il est très difficile de s’intégrer dans une communauté, confie la saxophoniste. À Bruxelles, j’ai tout de suite trouvé des gens à l’écoute, ouverts d’esprit et moins obsédés par des questions d’ego. Cela m’a permis de développer mon univers dans les meilleures conditions. »
Shoko Igarashi
C’est aussi doux et agréable qu’un plongeon dans un onsen.
Le petit monde de Shoko Igarashi est peuplé de sons multicolores. Sur Onsen Music, son deuxième album, la Bruxelloise d’adoption diffuse des bonnes ondes, du jazz déviant et toutes sortes de dilatations funky.
La musique des films d’animation de son enfance, l’electronica, la “dance” et les échos de la “city pop” bruissent également au détour de ce disque ondoyant et éclectique. « Comme les chansons partent un peu dans tous les sens, je les rassemble sous la dénomination “Onsen Music”. Un onsen, c’est un bain thermal japonais. Ces eaux chaudes proviennent de sources volcaniques, réputées pour leurs propriétés thérapeutiques, explique Shoko. C’est parti d’une plaisanterie avec mon conjoint. À chaque fois que j’aime un film, un son, une peinture ou du design, je lui dis que c’est aussi doux et agréable qu’un plongeon dans un onsen. »
Composé à l’aide d’un ordinateur, arrangé au moyen d’un saxophone et de mille et une idées, Onsen Music s’inspire d’instants de vie et de fantasmes directement importés du Japon. « J’ai grandi à Tsuruoka, une ville entourée par les montagnes. Comme je n’habite plus là-bas depuis longtemps, j’idéalise les paysages et la campagne locale. Ce sentiment utopique alimente mon processus créatif. Dans les faits, il fait très humide à Tsuruoka. Il pleut autant qu’en Belgique. C’est sans doute pour cette raison que je me sens chez moi à Bruxelles. »
Onsen Music
Tigersushi/62 Records