Turquoise
Pas si bleus que ça!
Huit ans après sa formation, le groupe bruxellois sort son premier album. Enfin ? « On est plutôt de l’école des laborieux ! »
Cet Avant Demain, qui verra le jour le 25 octobre, à la veille d’un concert au Botanique, aurait dû être enregistré en mars 2020. Sauf qu’une pandémie est alors passée par là… « Ça a été annulé, on s’est découragés, pour finalement se dire qu’on verrait plus tard. Puis on a sorti quelques titres en singles, Tumulte, Lumio, Voix off et Le bruit. Mais pas sur un support physique. Pour diverses raisons, ça aurait été dommage de ne pas les remixer et on a trouvé ce compromis de les ressortir sur un support, avec de nouveaux morceaux. Mais du coup, on a aussi bien avancé sur un deuxième album ! »
Sarah Boom - Turquoise
On ne vit pas dans une grotte,
on est donc inconsciemment influencés par tout ce qu’on entend.
Turquoise, c’est Sarah Boom, Raphaël De Clercq, Maxime Lombaerts et Maxime Wathieu, ces deux derniers sont également ingés-son (et ce dernier n’est autre que le fils du regretté Marc Morgan). « Nous sommes des gens très lents, même s’il arrive que des morceaux naissent très vite. Mais on peut aussi peaufiner des sons pendant des heures, passer du temps à réfléchir à ce qu’on va mettre en avant, à parler plutôt qu’à faire, à parler de technologie : quel synthé, quelle texture, quelle guitare… » Quand le groupe prend vie en 2016, la formule est plus orientée vers les synthés. Un changement de claviériste plus tard, Turquoise devient plus organique : « Depuis trois ans, on a aussi un batteur. Aujourd’hui, artistiquement comme pour le live, nous sommes arrivés à un équilibre qui je l’espère est plus ou moins pérenne. »
Post-punk ? Shoegaze ? Synthpop ? Chez Turquoise, on ne choisit pas, on fait ce qu’on aime ! Et ces influences 80’s, sans pour autant que cet album ne respire la nostalgie d’une époque que ses auteurs n’ont pas connue ? « On n’y réfléchit pas trop, assure Sarah, qui cite Talk Talk et Simple Minds. On se laisse aller. Mais on ne vit pas dans une grotte, on est donc inconsciemment influencés par tout ce qu’on entend. Je pense que sur l’album, ça se traduit par des morceaux courts. C’est peut-être l’effet des réseaux sociaux où les gens ont moins de temps à consacrer à des morceaux longs. Inconsciemment, on a été vers une sorte d’efficacité un peu pop. »
Turquoise
Avant Demain
Freaksville Records