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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Morgan

Du rap à la chanson

Nicolas Capart

Le 1er album de Morgan est sorti en février dernier... et c’est peu dire qu’il était très attendu. L'ancien du 77 est un artiste à suivre... et de très près.

C’est toujours un plaisir de discuter avec Morgan. Depuis nos premières rencontres avec le 77 qui l’a vu grandir, chacune de nos interactions fut marquée d’un sceau commun. L’aura solaire du Bruxellois, cette joie de vivre contagieuse et un enthousiasme à tout rompre qui donnent envie de prolonger la conversation en terrasse. Cette fois, loin du tumulte rap et dans le prolongement de ses derniers EP (Fleurs Confinées/2020 et Chéri/2023), c’est pour la sortie d’un album que nous avions retrouvé le bonhomme. « Je reviens d’une tournée de 18 dates en première partie de Roméo Elvis et là, je me sens de plus en plus à l’aise sur scène. J’y ai déjà joué une bonne moitié des titres de Sérénades. »


Morgan

Même si je fais de la musique solo depuis un moment,
je démarre à peine.


Un premier LP aux allures de nouveau départ pour Morgan, plus inspiré que jamais à 31 printemps. « Même si je fais de la musique solo depuis un moment, je démarre à peine, et c’est clairement le début de quelque chose. J’ai envie d’avancer et de partager ça avec les gens, parce que faire de la musique me rend heureux. »

Si on l’a découvert sur la scène rap aux premières heures, Morgan s’est révélé chanteur. Au fil de deux EPs, il s’est dessiné un jardin pop élégant dont il précise aujourd’hui les contours. « Dans le rap belge, on a entamé un virage vers la chanson, je le ressens très fort et j’adore ça. Mais je n’étais dans ce milieu qu’en tant que beatmaker et je ne sais pas du tout rapper ! » Il sait par contre pousser la chansonnette, et son grain de voix n’est pas sans rappeler celui de Jean-Louis Aubert par endroits. Sur Observe et Suivant surtout… Pourtant il n’a jamais vraiment écouté le chantre de Téléphone, lui préférant Henri Salvador, Jacques Brel, Laurent Voulzy, David Koven ou Michel Legrand.

Tout est écrit et composé par Morgan. Une plume qu’il a belle, même si elle continue de se chercher, poétique, vulnérable et sensuelle… « Aujourd’hui, ça peut encore être mal perçu. Par exemple, je danse d’une manière assez féminine et il arrive parfois que ça dérange certaines personnes. Mais perso, je m’en fous car je suis complètement masculin dans ma féminité. Je suis un “vrai” mec mais je suis aussi doux, sensible… De toute façon, on a tous un homme et une femme à l’intérieur de soi. Être sensible, ce n’est pas un aveu de faiblesse, c’est plutôt une forme d’intelligence. » Tout est dit, ne reste plus qu’à écouter ces dix Sérénades qui trouveront sans peine leur public.