Absolem
L'ascension
Liégeois mais Bruxellois d’adoption, Absolem se forge peu à peu un nom dans le “rap-jeu” belge.
C’est dans les ruelles de la Cité ardente que François Stassart grandit jusqu’à ses 18 ans et fait ses gammes hip-hop. Après quelques avatars hasardeux, il devient Absolem, du nom de la chenille stupéfiante d’Alice au Pays des Merveilles « qui fume et joue avec les mots », un vieux surnom dont l’avait affublé son grand frère. Il y foule ses premières planches, au sein du collectif Hesytap Squad. « C’était mon premier groupe, mes premiers pas dans le rap, on faisait tous les open mic et les scènes underground de Liège… Jusqu’à notre rencontre avec Phasm. » Ce dernier se lie d’amitié avec la bande, produit leur premier EP et les introduit dans la capitale. « J’ai déménagé vers Bruxelles et on s’est retrouvé dans une colloc avec Sly, mon complice depuis les débuts. Il a commencé à faire des trucs de son côté et moi j’ai fait un Bachelier en com’. » Mais c’est une nouvelle rencontre qui va s’avérer cruciale dans la trajectoire d’Absolem. Celle de Dee Eye, qui va devenir son ami puis son beatmaker attitré, et lui offrir son premier projet solo, Ryde.
Depuis la paire ne se quitte plus et cuisine dans son home studio. « Dee Eye fait toutes les instrus. On échange sur tout mais, au final, c’est moi le chef pour le texte et lui le boss pour le son. C’est notre dynamique. » Et les projets s’enchaînent : Toxcity en 2020, Leur Dire en 2022 puis le copieux Balle d’argent l’an dernier et aujourd’hui Les yeux grands fermés.
« Balle d’Argent était un gros projet, quatorze titres auxquels sont venus s’ajouter six autres pour la réédition. » Avec quelques invités et non des moindres, comme Venlo, Geeeko, Caballero, Bakari ou encore Peet. Preuve qu’Absolem est apprécié et bien implanté sur la scène bruxelloise. Sur Les yeux grands fermés par contre, seul JeanJass vient croiser le vers. « J’ai eu la chance de faire des sons qui ont convaincu des artistes, que j’aime, de collaborer avec moi. L’avantage du rap, c’est que ce n’est pas qu’une industrie mais aussi un lieu où on fait de vraies rencontres avec des passionnés. » Sur ce dernier projet, si le phrasé demeure, le propos se précise, plus personnel. « Le précédent était une corbeille pleine de punchlines et de bon rap. Mais Les yeux grands fermés est différent. Il y a un fil rouge, une D.A. particulière, un univers… » Direction artistique que l’on perçoit à travers l’artwork de ce disque et l’esthétique toujours très travaillée des projets d’Absolem. « Avec Dee Eye on met un point d’honneur à peaufiner les visuels, on essaie toujours de proposer quelque chose d’original et qui soit pertinent pour la musique. »
Absolem
Les yeux grand fermés
Autoproduction