Carl Roosens
sort de sa boîte
Entre son label GniGniGniGniGni et son projet PERITELLE, Carl Roosens n’aime rien tant que sortir de sa boîte.
Musicien, auteur, dessinateur, vidéaste et Homme-Boîte, Carl Roosens a trouvé une énième incarnation il y a cinq ans en créant le « minuscule micro label » GniGniGniGniGni avec Barbara Decloux. « L’idée première, c’était de défendre mes projets et de ne plus avoir quelqu’un derrière moi qui m’empêche d’imaginer les choses comme j’en avais envie. Et puis très vite, avec Barbara qui organisait des concerts, on a eu cette envie de produire des artistes coups de cœur. Il y a une quantité folle de projets très excitants. Dans cet océan d’offres, on avait envie d’apporter une couleur. Sans prétention. Mais on peut proposer à ces artistes une petite famille ».
L’idée du label est aussi de trouver de nouvelles voies pour des artistes souvent décalés, qui ne rentrent pas forcément dans les “cases” de l’industrie musicale. « De plus en plus, il faut trouver des lieux plus alternatifs où jouer, trouver d’autres moyens pour être indépendants, trouver une petite sono pour jouer dans des lieux insolites comme une librairie, jouer la journée plutôt qu’en soirée… trouver d’autres couloirs, en somme. En tant qu’auditeur, ça me plaît d’aller à un spectacle où l’alcool n’est pas forcément lié et de découvrir des lieux improbables. De toute façon, les grosses salles roulent avec les groupes qui sont mis en avant, ça ne sert à rien d’essayer de toujours frapper à la même porte et avoir des refus. C’est plus intéressant de défricher. »
En plus du label, Carl Roosens travaille dans un atelier d’animation, Graphoui. Il a aussi plusieurs projets musicaux en cours. Le dernier en date, PERITELLE, a été monté avec le producteur Zomb., l’auteur Versatyle et le beatmaker ZiKa. « PERITELLE est né du désir de collaborer avec des gens qui gravitaient autour de moi. C’est un projet très excitant parce que je partage l’écriture avec Versatyle, on fait un chouette ping-pong. On prépare un second album qui va sortir au mois de janvier. Ça s’appelle L’ampleur des dégâts. Pour relancer le projet, on a fait des reprises de William Sheller, Bernard Lavilliers… Ce sont des morceaux qui, dans le texte, rejoignent les thématiques qu’on aborde dans l’album. »
Quant aux Hommes-Boîtes… « On va se remettre doucement à l’écriture après deux concerts ces prochains mois à la librairie Brin d’Acier et à la brasserie Byrrh. Je travaille aussi beaucoup avec Noza, qui est le beatmaker des Hommes-Boîtes. C’est un projet à deux dont il est le patron. Mais on prend le temps de bien faire les choses. »