Gros Cœur
Gros Coeur pour un Gros Disque
Apparu entre Liège et Bruxelles, sur un itinéraire jalonné de rock psyché, de mots français et d’envies exotiques, Gros Cœur carbure à l’amour et à la bonne humeur. Cette conduite irréprochable s’apprécie désormais sur album !
À peine formé, déjà confiné, Gros Cœur a eu le temps d’affûter sa mécanique avant de rouler sur la finale du concours Du F. dans le texte 2022. « C’était notre premier concert en public », retrace Adrien, guitariste et voix d’une formation à quatre têtes. Accompagné par la basse de Julien, la batterie d’Alex, mais aussi par la guitare et les percussions de Jimmy, le chanteur poursuit : « Au début nos maquettes reposaient sur des textes en anglais. Puis, par facilité, nous avons bifurqué vers le français, notre langue maternelle. » Plutôt utilisé comme un instrument, le chant s’élance ici dans un enchaînement de références psyché. Sans jamais s’arrêter en chemin, Gros Cœur évoque à la fois Tame Impala, King Gizzard, Altin Gün ou Corridor.
Enchanté, mais pas prioritaire, le français y trouve l’occasion de traverser les frontières. Au diable l’accent, la phonétique et l’articulation !
Sur le premier album de Gros Cœur, tout est affaire de mélodies à l’acidité exotique. « Dans la francophonie européenne, les gens tiennent beaucoup à la notion de chanson à texte. Par rapport à ça, nous sommes plus proches de ce qui se fait au Québec où les artistes combinent le français avec des influences indie rock typiquement anglo-saxonnes. »
Premier vinyle servi par le quatuor, Gros Disque se joue toujours avec le sourire. « À un moment, nous avons pensé l’appeler “Gros Œuvre”, se marre Jimmy. Au-delà de la blague, ce titre est aussi une façon d’éviter de trancher sur le format », indique Julien. « Comme cet enregistrement de cinq morceaux s’étale sur près de quarante minutes, notre formule se situe entre un EP et un album. Pour ça, c’est un peu la voie du milieu. Et puis, comme pour trouver le nom du groupe, nous n’avons pas cherché mille ans pour choisir le titre du disque. Quand une blague nous fait marrer, on la partage volontiers avec tout le monde. » De quoi s’assurer un énorme capital sympathie.