Élever un enfant
en travaillant dans le secteur musical
Comment (ré)concilier vie de famille et emploi dans l’industrie musicale en 2023? Quels sont les impacts de la parentalité sur les carrières des artistes? Quels changements les mères et pères manager·euses, programmateur·rices ou encore attaché·es de presse aimeraient-iels voir émaner au sein de l’industrie en ce qui concerne la parentalité? Quelles sont les initiatives mises en place pour les aider à se sentir inclus·es, soutenu·es et reconnu·es dans leur travail et leur vie de famille ? Défis, réflexions et pistes d’évolution.
Un seul mot : diversification
Le 24 mars dernier, les trois compères du groupe de rock à guitares Annabel Lee dévoilaient leur deuxième album studio, Drift. Une étape importante dans le développement du trio bruxellois, qui laissait présager un emploi du temps plutôt chargé : entre les journées promo passées à présenter l’album en radio et sur les plateaux télé, les sessions live, les concerts et les festivals, l’agenda devait être plein à craquer. Cependant, le hasard en a décidé autrement : enceinte de six mois au moment de la sortie, la chanteuse et guitariste du groupe, Audrey Marot, a décidé de lever le pied. « On fait un dernier concert au Botanique le 27 avril. Je serai quand même à sept mois de grossesse », me glisse-t-elle le regard rieur, à la fois enjoué et fatigué. Bien que cette décision soit temporaire, Audrey est très claire : « J’ai mis un point d’honneur sur le fait de ne pas donner de date de reprise du groupe. C’est la première fois que j’attends un enfant et, mine de rien, je ne sais pas comment ça va se passer. Je ne voulais pas me mettre cette pression de devoir donner une date butoir », ajoute l’artiste.
Audrey Marot – Annabel Lee
Je vais bientôt avoir un enfant à charge,.
je ne peux plus me permettre de partir faire des concerts à 100 balles
Ce n’est pas un scoop : élever un enfant demande du temps, de l’énergie mais aussi de l’argent. « Je ne réfléchis plus comme quand j’avais 25 ans et que je partais faire des dates à tout-va. Je vais bientôt avoir un enfant à charge, je ne peux plus me permettre de partir faire des concerts à 100 balles, ajoute-t-elle. Avec des enfants, on a souvent des frais inattendus et je veux pouvoir y répondre sans me poser de questions. C’est mon boulot à temps plein qui m’apporte cette sécurité-là, pas la musique. » Audrey n’est évidemment pas la seule dans ce cas. La stabilité financière est une composante qui manque souvent aux musicien·nes, producteur·rices et autres artistes du secteur : entre les concerts payés au lance-pierre et la compétitivité toujours plus élevée, iels ne gagnent malheureusement pas des mille et des cents et ont parfois même du mal à boucler leurs fins de mois.
Pour pallier à l’instabilité financière induite par son métier d’auteur-compositeur-interprète, Samir Barris a décidé de réorienter sa carrière. Un an après la naissance de sa fille aînée — alors qu’il défendait son premier album solo —, ce jeune papa chanteur, guitariste et ancien membre du groupe Melon Galia s’est lancé dans la musique jeune public. « Maintenant que je suis père de famille, je ne peux plus me dire que si ça ne marche pas, je vais vivre dans une cabane, déclare-t-il. Les concerts jeune public, c’est ce qui a permis de stabiliser mon activité », ajoute Samir, désormais père de quatre enfants. Entre ses deux projets Ici Baba et Le Ba Ya trio, Samir joue environ 200 concerts par an. Et même si c’est fatiguant, il adore ça.
Multiplier ses activités professionnelles semble être monnaie courante au sein de la communauté des parents artistes. « Quand j’observe mon entourage professionnel, je me rends compte que tous ceux qui ont eu des enfants ont fait la même chose que moi : ils ont diversifié leur pratique. Il y en a qui font de la musique jeune public, de la musique de film, de la musique pour des pubs, etc. Des choses qui sont plus stables financièrement et qui demandent de travailler la journée. »
Selon Michèle Losier, mezzo-soprano canadienne basée à Bruxelles, il en va de même pour l’opéra. « Certains chanteurs travaillent comme salariés dans des maisons d’opéra en Allemagne ou en Autriche. Ils sont stables, ils ont des horaires fixes. Le matin, ils emmènent les enfants à l’école, ils vont au boulot. L’après-midi, ils n’ont pas de répétition, donc ils peuvent ramener les enfants, et le soir ils retournent au boulot pour les spectacles ou les répétitions. C’est l’idéal pour les gens qui veulent éviter de voyager », explique-t-elle. Contrairement à ses pairs, Michèle a opté pour la vie de tournées. « Pour moi, c’était vraiment le luxe : parce que je travaillais bien, j’avais les moyens de voyager avec mon bébé et une nounou », ajoute la chanteuse. Cela dit, Michèle a attendu d’être bien installée dans son métier avant de se lancer dans la parentalité. « J’avais 37 ans quand mon fils est né. J’étais incapable de faire un enfant sans savoir ce qui allait se passer pour moi. Quand j’ai eu mon bébé, j’avais quand même deux, trois années de contrats à l’avance. J’avais confiance en le fait que ma carrière était installée et qu’elle allait pouvoir continuer. »
Syndrome FOMO, stress et fatigue
« L’année dernière, j’étais à Primavera Sound à Barcelone pour le boulot et j’ai appris que mon copain devait emmener notre fils aux urgences. Finalement, rien de grave, mais sur le moment, j’ai eu un coup de panique, me glisse Clara Dhilly, attachée de presse et programmatrice au sein de l’agence KuratedBy. Je me souviens qu’au moment où il m’a appelée, j’étais dans la rue avec toute l’équipe de Konbini, on était en promo avec Angèle. J’ai eu peur et je me suis mise à pleurer. L’ancien rédac chef de Konbini était là. Je me suis sentie con, peu professionnelle. J’étais en plein post-partum, je n’avais pas encore beaucoup confiance en moi. Finalement, ce n’était pas grave parce que les personnes qui étaient avec moi étaient toutes ultra- bienveillantes, mais clairement, j’avais le corps à Barcelone et la tête à Bruxelles », déclare-t-elle.
Ward Cannaerts - Ancienne Belgique
Si tu ne viens pas aux concerts pendant plusieurs semaines,
tu as immédiatement l’impression de ne pas faire partie du truc.
Responsable des relations presses de plusieurs festivals et de la programmation de la scène “Le Labo” de Dour, Clara a donné naissance à son fils en juillet 2021. L’annonce de sa grossesse s’est avérée plus angoissante que prévu : « C’est fou, tu lis plein de bouquins, tu te renseignes, tu essayes de réfléchir à tout un tas de thématiques et pourtant, il y a ce stress qui reste ancré physiquement dans le corps au moment d’annoncer ta grossesse à tes collègues ». En tombant enceinte, Clara s’est rendu compte qu’elle louperait un nombre colossal d’événements, ce qui risquerait de déteindre sur la qualité de son travail : pour elle comme pour ses collègues programmateur·rices, les concerts et les festivals représentent avant tout des viviers de nouvelles·aux artistes à découvrir. « Quand je suis tombée enceinte, on pensait qu’il y allait avoir Dour en 2021. Finalement, le festival a été annulé à cause de la pandémie. Quand j’ai accouché, tout était encore à l’arrêt. J’ai donc évité la FOMO (“fear of missing out” ou “peur de rater quelque chose”, – ndlr). J’étais dégoûtée, parce que, financièrement, ça a eu des conséquences très compliquées mais très égoïstement, je me suis aussi dit que de cette manière, je n’allais pas être à la bourre », explique Clara. Maintenant que les affaires reprennent, elle s’organise pour concilier son travail et sa vie de famille au mieux : « De 17h30 à 20h, je bloque tout et je reste avec mon fils. Après, j’essaye de trouver des moyens de sortir, de voir des concerts et de sentir un peu comment ça se passe au niveau de la musique pour avoir de bons inputs de programmation ».
Ward Cannaerts est à la tête du service Marketing et Communication de l’Ancienne Belgique, salle mythique nichée dans l’épicentre de la capitale. En plus de gérer la création de contenu, les live streams et la promotion de concerts, Ward élève un petit garçon de deux ans et demi avec sa compagne. Lui aussi a parfois peur de louper le coche : « Si tu ne viens pas aux concerts pendant plusieurs semaines, tu as immédiatement l’impression de ne pas faire partie du truc et tu commences à passer à côté de certaines choses. Beaucoup de réunions, que ce soit avec les bookers ou les agents, ont lieu juste avant le concert, voire pendant ». Ward n’en démord pas : rester dans le game tout en s’occupant de son enfant, c’est de loin le plus grand défi à relever pour les parents. Il poursuit : « Le truc, c’est qu’on a vraiment envie d’aller aux concerts. C’est notre passion, mais c’est aussi notre plus grand défaut ».
La fatigue, le stress et la charge mentale induits par la parentalité peuvent également avoir un impact majeur sur la créativité. Comparé aux artistes sans enfants — qui bénéficient souvent d’une meilleure flexibilité temporelle — Samir passe le plus clair de son temps à jongler entre les concerts et son rôle de père. « Je dois penser à faire des courses, puis je dois aller chercher les enfants à l’école, etc. Parfois, ça peut être très compliqué à gérer : réfléchir à un projet musical, ça demande de pouvoir se poser. Moi, je n’ai jamais le temps de me poser, à part quand je suis en vacances. Et quand je suis en vacances, je n’ai pas envie de penser à la musique. »
Les parents artistes ont-iels moins de ressources pour faire évoluer leur musique ? Selon Flo Vandenberghe, co-directrice de l’association Voix de Femmes, la réponse est “oui”. Après plusieurs années passées à œuvrer pour l’égalité des genres au sein du secteur culturel, Flo a pu constater que les parents avaient notamment un accès réduit aux résidences d’écriture dont les infrastructures ne sont souvent pas aménagées pour la vie de famille. « On sait comme c’est précieux d’avoir un endroit pour travailler en résidence de manière continue. Mais quand c’est sur des temps longs, ça peut être très compliqué à gérer pour les personnes avec des enfants en bas âge. »
Rétablir la frontière entre vie pro et vie perso grâce à la parentalité
Le secteur musical belge est un environnement effervescent, dynamique et soit dit en passant, extrêmement fatiguant. Un monde où les sorties s’enchaînent, les tendances évoluent à vitesse grand V et chaque concert est l’opportunité rêvée de découvrir la prochaine sensation qui pourrait bien tout renverser. Un environnement où la plupart du travail se passe en soirée et parfois même la nuit, dans des ambiances festives où la consommation d’alcool est souvent de mise. Dans le monde de la musique, le travail est considéré comme une passion, nos collègues deviennent rapidement nos ami·es, et les salles de concerts nos QGs. L’industrie musicale, c’est un milieu où le travail déteint souvent sur la vie privée, parfois même sans qu’on ne s’en rende compte.
Une situation que Clara connaît bien. « Le problème, c’est que je faisais deux journées en une. Je bossais la journée, je m’occupais de mon fils le soir, et après je retravaillais entre 21h et 1h00 pour ne pas perdre le fil. » Au bout d’un an à tirer sur la corde, elle a fait face à des symptômes physiques d’épuisement. « J’ai vu des gros signaux qui m’ont dit “calmos”. Là, je suis en train de corriger le tir, nous confie-t-elle. Le vrai changement radical qui se passe quand tu as un enfant, c’est que ce genre de décisions, tu les prends plus rapidement parce tu n’as plus le choix. L’énergie que tu as, tu dois la donner à ton enfant ; dès que tu vois que tu commences à déconner, tu dois vite recadrer les choses. » C’est également l’avis de Ward : « Quand on devient parent, on a tendance à se concentrer sur les choses importantes et à moins se préoccuper du travail. La parentalité, ça aide à mettre les choses en perspective ».
Élever un enfant demande une énergie rocambolesque. Cela dit, la parentalité et les diverses responsabilités qui en découlent permettent aux acteur·rices du secteur de structurer leurs horaires et de se concentrer sur l’essentiel. « Depuis que je suis papa, les limites sont devenues plus claires et le temps est devenu plus précieux. Avant d’avoir un fils, je passais la plupart de mon temps à l’AB : je restais là pour manger en backstage, traîner avec mes collègues, etc. J’étais dans cette zone dangereuse où je ne faisais qu’un avec mon travail. Maintenant, je vois d’autres priorités. Quand je rentre chez moi, je ferme tout et je passe du temps de qualité avec mon fils », ajoute Ward. Contre toute attente, cette nouvelle dynamique a également renforcé sa productivité : « Avant, j’avais l’habitude de continuer à travailler le soir, je n’avais pas de limites, et j’étais moins concentré pendant la journée parce que je savais que je pouvais empiéter sur ma soirée. Maintenant, dès que je quitte le travail, je me concentre sur ma famille. Délimiter le temps de travail et le temps passé en famille permet d’améliorer la productivité ».
Il en va de même pour les artistes, assure Samir. « Pendant tout un temps, j’acceptais tout, même de jouer pour pas grand-chose. Maintenant, quand on me propose un concert qui entre en concurrence avec des vacances ou un dimanche avec mes enfants, j’augmente mon cachet. Bizarrement, le fait d’avoir des enfants m’a permis de me professionnaliser. »
“Une femme enceinte, ce n’est pas très rock’n roll”
En devenant parents, les artistes et professionnel·les du secteur adoptent automatiquement une nouvelle identité. On les perçoit alors comme des personnes plus responsables et parfois plus rangées. « Il n’y a pas beaucoup de meufs musiciennes à la base, alors des meufs musiciennes mamans, il y en a encore moins. Mine de rien, ça fait un peu ovni », confesse Audrey. Quelques jours avant la sortie de Drift, l’artiste bruxelloise annonçait sa grossesse sur Instagram en posant avec le tout nouveau merch du groupe. Un post qui lui a permis de briser la glace avec son public et de les avertir de la situation. « Je préfère que les gens soient au courant. Au dernier concert que j’ai fait, ils l’ont bien vu : je bouge moins, j’ai moins de souffle, etc. Je me suis dit que si le public était au courant de ma grossesse, il serait plus indulgent. »
En plus d’être très axé sur l’image, le milieu de la musique est un milieu festif. Et comme dans la plupart des fêtes, l’alcool coule à flots. « J’ai toujours aimé sortir, voir des concerts, boire des coups… Depuis que j’ai mon fils, je me suis rendu compte que c’était impossible de maintenir ce rythme. Je suis trop fatiguée, je ne peux plus boire d’alcool à tout va, explique Clara. C’est cool de bosser dans la musique, c’est sexy d’aller voir des concerts mais en vrai, la journée, t’es derrière ton ordi avec des gros dossiers à régler. » Elle poursuit : « Je me suis vite rendu compte que quand je refusais une bière, les gens insistaient. J’ai dû faire un pas de côté et expliquer que le lendemain à 6h15, mon fils se réveillait ». En changeant son rapport à l’alcool, Ward a eu l’impression de moins faire partie de l’industrie. « Avant, j’étais complètement dans la vie nocturne : je traînais à l’AB, je buvais beaucoup d’alcool, etc. Maintenant, j’ai un pied dans l’industrie, et un pied dans ma vie de famille. »
Co-parent, proches et baby-sitters : les essentiel·les allié·es
Quand on élève un enfant, pouvoir compter sur son entourage se révèle rapidement être une aide précieuse. Mais rappelons-le : c’est aussi un luxe. « Je pense que le plus important, c’est d’avoir un ou une partenaire avec qui partager la charge parentale. Avec ma compagne, nous établissons un programme hebdomadaire des événements auxquels nous souhaitons assister, afin de savoir quand nous avons besoin d’une baby-sitter ou qui fait quoi tel ou tel jour. Nous planifions tout ça un mois à l’avance, ce qui n’est clairement pas la chose la plus romantique à faire, mais ça nous aide énormément », confesse Ward.
Bien que les garderies et services de baby-sitting soient de fameux coups de pouce, ils n’en sont pas moins coûteux. « Nous, on n’a pas les parents qui peuvent nous aider. Mes parents, ils sont en France. Les parents de mon copain, ils sont plus loin en Belgique. On n’a pas de système de garde facilement. Ou alors, ce sont des systèmes de garde payants, ce qui pose des questions financières », note Clara, en se remémorant les nombreuses fois où elle a dû faire venir sa mère de France pour prendre le relais.
Heureusement, certaines initiatives de soutien sont mises en place au sein du secteur : « On défraye automatiquement les baby-sittings des membres qui s’investissent dans la vie de l’asbl à titre bénévole si elles en ont besoin. Comme nous n’avons pas encore de système de garde, on a mis en place un forfait », explique Flo, de l’association Voix de Femmes. Cependant, elle estime qu’il y a matière à travailler sur ce point. « Les garderies, c’est une chose, mais ce n’est pas la solution ultime. Le plus important, c’est de faire un travail avec les personnes concernées et d’identifier les besoins des artistes afin de trouver des solutions créatives, qui n’existent peut-être pas encore. Il faut être prêt à être flexible, à faire quasiment du cas par cas. Il faut une large déclinaison de moyens. »
Un seul mot d’ordre : flexibilité
La pandémie et les mesures sanitaires qui en ont découlé ont fait de sacrés dégâts au sein du secteur culturel. Cela dit, s’il y a bien une chose que nous avons pu tirer de cette période pour le moins étrange, c’est l’importance de l’adaptation. Entre l’aménagement des horaires de boulot et l’avènement du télétravail, l’industrie a mis en place des systèmes qui ont fait leur preuve en amenant une certaine flexibilité, notamment au sein du secteur musical.
Selon Ward, cette flexibilité est encore trop isolée. « La flexibilité, c’est un point qui dépend encore beaucoup des managers ou des chefs d’équipe. Je pense qu’il faut instaurer une culture générale au sein de l’industrie musicale pour que les parents se sentent écoutés, compris, et en sécurité. Nous avons besoin de valeurs de base concernant la santé mentale et l’équilibre entre le travail et la vie privée, plutôt que de campagnes de sensibilisation. » Des idées, Ward en a un paquet : entre l’aménagement de safe rooms dans les salles de concert et la prise en charge des services de garde par les équipes de production, il y a matière à travailler.
Avant son passage au festival annuel organisé par Voix de Femmes, l’artiste sonore et visuelle Félicia Atkinson a intégré les frais induits par la garde de son bébé à la négociation de son cachet. « Ce genre de question est compliqué à amener dans les négociations quand on est artiste », note Flo. Sa proposition pour pallier ces difficultés et rendre l’industrie créative plus inclusive ? Développer des riders sur mesure, qui intègrent les questions de parentalité et permettent aux artistes de se manifester en toute confiance, sans craindre d’être pénalisé·es. Concrètement, ça donne ça : « Envisager qu’une partie du cachet puisse être débloquée en cas de besoin de garde d’enfant ou d’accompagnant, si le deuxième parent doit être là ; faire en sorte que ce soit OK de préciser de quel type d’hébergement tu as besoin, à quelles ressources tu as besoin d’avoir accès. Sur le festival, on s’est retrouvées à fournir du matériel de puériculture à des artistes. On allait chercher des lits pliants, des sièges voitures, des chauffe-biberons, etc. Rien que le fait de lister les possibilités et de permettre aux artistes de faire leur assemblage, ce serait déjà une avancée. »
Ces derniers mois, plusieurs initiatives visant à sensibiliser l’industrie musicale aux défis rencontrés par les parents artistes et acteur·rices du secteur ont vu le jour. Par le biais de conférences, de focus groups et de panels mis sur pieds par des organisations comme Keychange et Fifty Lab, les personnes concernées ont l’occasion d’échanger sur le sujet et de trouver ensemble des solutions pour mieux appréhender l’avenir. Ward en est particulièrement reconnaissant : « Le fait de discuter avec des organisations qui travaillent spécifiquement sur la parentalité et la musique m’a ouvert les yeux. Ça a permis de mettre le sujet à l’ordre du jour ».