Oberbaum
La nostalgie heureuse
Longtemps cachée derrière les chansons des autres, Lucie Rezsöhazy s’émancipe pour donner corps au premier album d’Oberbaum. Une perle de pop indépendante.
C’est le regard confiant et tourné vers l’avenir que Lucie Rezsöhazy pose sur la pochette du premier album d’Oberbaum. En onze morceaux, fredonnés en anglais et, tous, surlignés par quelques notes de piano, la chanteuse dévoile son espace d’expression: un lieu convivial et éthéré, baigné d’une luminosité mélancolique. « Je suis une grande nostalgique, confie-t-elle. Mais mon spleen est plutôt joyeux. » D’entrée de jeu, le morceau The Absence Of Misery donne le ton et le titre à l’album. « Cette chanson cristallise l’état d’esprit dans lequel j’étais quand j’ai composé le disque. Je venais de dissiper mes doutes et mes angoisses, d’apprendre à me faire confiance, à trouver du plaisir dans l’écriture. »
Lucie Rezsöhazy
Mon spleen est plutôt joyeux.
Originaire de Jodoigne, Lucie Rezsöhazy a grandi au contact de la musique. « J’ai suivi un itinéraire classique. Qui passe par le solfège, le piano et la harpe. Je me suis aussi initiée au jazz et à l’improvisation. » Traductrice de formation, la musicienne entame un séjour linguistique à Berlin. « Au départ, je devais y rester douze mois. Finalement, j’y ai passé huit ans de ma vie… » De retour en Belgique, elle reprend goût au piano au contact d’un certain Dorian Dumont, musicien connu pour son travail avec le groupe ECHT! et pour ses relectures atypiques des œuvres d’Aphex Twin. « Sur ses encouragements, j’ai envisagé la possibilité de jouer avec d’autres personnes. » Au même moment, la musicienne croise la route du multi-instrumentiste Fabrice Detry (Austin Lace, Endz) qui l’invite à rejoindre l’aventure Fabiola. Quelques mois plus tard, elle met également son savoir-faire au service des chansons de Condore. Investie dans ces deux projets, Lucie Rezsöhazy prend, peu à peu, conscience de ses propres envies d’évasion. Clin d’œil à son périple berlinois, le pont d’Oberbaum lui offre alors un nom de scène profilé pour franchir le pas. Enregistré aux côtés du bassiste Aurélien Auchain (Mountain Bike), finalisé en compagnie de Remy Lebbos (Glass Museum, Nicolas Michaux), The Absence Of Misery se faufile aujourd’hui dans l’actualité, en douce, sur la pointe des pieds. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Il s’agit là d’un beau coup d’essai.