Ada Oda
En italien dans le texte
Venu de Bruxelles avec l’Italie dans le cœur, Ada Oda transpose le romantisme de la pop transalpine dans des hymnes post-punk à scander les bras en l’air.
Malgré les multiples difficultés apparues durant la crise sanitaire, quelques petits bonheurs se sont extraits de la torpeur. « Ada Oda, par exemple, est le fruit de la pandémie », indique le guitariste César Laloux, coach mental et préparateur physique de cette nouvelle équipe. Déjà aperçu sur le terrain aux côtés de BRNS, Italian Boyfriend ou Mortalcombat, le garçon n’est pas un inconnu. « Mes dernières expériences en groupe se sont soldées par des échecs, dit-il. Je suis donc passé de l’autre côté de la barrière. » Devenu agent artistique chez Nada Booking, ce dernier vit toutefois le confinement comme une nouvelle traversée du désert. « Sans les concerts, ce job n’a pas de sens… » Pour changer d’air, il s’évade alors dans le Périgord avec un sac à dos, une guitare et un clavier. « J’imaginais passer dix jours là-bas. J’y suis resté deux mois. »
De retour en Belgique avec quelques démos, il se met en quête d’une nouvelle voix. « Je cherchais un peu de fraîcheur, une personne inconnue du milieu musical. » César Laloux se tourne alors vers une fille croisée, par hasard, sur une célèbre application de rencontre. Bien motivée à l’idée de se poser derrière un micro, Victoria Barracato accepte le rendez-vous. À une condition : chanter dans un italien appris au pays de la frite. « Mon père est originaire d’un village près de Palerme, raconte-t-elle. Je baigne depuis toujours dans la culture italienne. Cela dit, mes parents ont toujours valorisé l’intégration. À la maison, pas question de parler italien ! À huit ans, j’ai donc pris des cours afin de renouer avec mes racines transalpines. »
Inspirée par des légendes comme Paolo Conte ou Lucio Battisti, les chansons d’amour d’Ada Oda s’invitent aujourd’hui sur Un Amore Debole, premier album porté par une fougue post-punk qui doit autant aux anciens (The B-52’s, Delta 5) qu’aux nouveaux agitateurs du genre (Gustaf, Wet Leg). Passée par l’Italie, la tournée du groupe bruxellois se tourne désormais vers 2023. « Chanter dans le pays de mes ancêtres, c’était particulier, confie-t-elle. Là-bas, notre musique suscite la curiosité. Le public se demande pourquoi un groupe belge choisit de s’exprimer en italien. D’autant que je chante avec un accent que les gens ne reconnaissent pas vraiment. » C’est pourtant l’accent du bonheur. Tout simplement.