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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Olvo

Double vie

Nicolas Alsteen

Un temps dessinateur de drones, Nicolas Allard vole désormais de ses propres ailes. Sous le cockpit d’Olvo, le Namurois met son optimisme en musique. Entre pop moderne, électro et hip-hop, son premier essai n’écarte aucune de ces possibilités.

L'homme et son double

Planqué sous le blase d’Olvo, Nicolas Allard se souvient de ses premiers émois musicaux. « C’était une cassette audio avec des morceaux de Nirvana. Puis, un pote m’a prêté une compile du Cut Killer Show. C’est comme ça que j’ai découvert le Wu-Tang Clan et l’existence du hip-hop. À partir de là, j’ai voulu apprendre à scratcher. » L’initiation en question débute sur de vieux tourne-disques. Puis, c’est le drame. À quatorze ans, l’ado se fait faucher par une auto. « J’ai survécu. Mais mon genou a dégusté. » Le garçon passe six mois dans une chaise roulante. « Au final, je m’en suis bien tiré. Suite à l’accident, l’assurance est intervenue et, grâce aux indemnités, je me suis offert des platines de pro. » Le petit DJ se frotte alors à la techno. Façon Jeff Mills ou Dave Clarke. En marge de la musique, le Namurois obtient son diplôme de designer industriel. Engagé par un bureau d’études, il dessine des drones et autres aéronefs télécommandés. « Puis un jour, j’ai tout plaqué pour me consacrer à la musique. » Ce revirement professionnel se concrétise aujourd’hui avec l’album Limitless Possibilities. « Ce titre évoque mon changement de vie, explique-t-il. Après avoir quitté mon taf, j’ai lu des bouquins sur le développement personnel. À présent, tout me semble possible. Je suis heureux, je fais ce que j’aime. »

À la charnière du hip-hop et de l’électro, Olvo explore des territoires hybrides. Comme chez Flume ou Kaytranada, sa musique déborde largement du cadre électronique. Ritournelle italienne aux côtés de l’éblouissante Laryssa Kim, chanson française avec Témé Tan ou pause ambient en compagnie du compositeur Augustin Fievet, l’album se teinte également de jazz sur des morceaux portés par la flûte de Magic Malick (Air, Camille, Oumou Sangaré). Ailleurs, un petit rêve rétrofuturiste repose sur le chant envoûtant de la Canadienne Claire Morrison. Au centre de ce disque ultra positif, le titre Patience and Persistence sonne comme un leitmotiv, un cri de résistance face à l’ampleur de la crise sanitaire. « Pourtant, je l’ai enregistré bien avant qu’un pangolin ne passe à la casserole. » Comme quoi, nous sommes bel et bien en présence d’un visionnaire.

Olvo
Limitless Possibilities
Autoproduction