Doowy
Tout, de A à Z
Musicien tout-terrain, producteur en vogue, Thibaud Demey contribue en catimini aux succès de Lost Frequencies ou de Mustii. En solo, il revêt le costume de Doowy pour chanter le français sans contrefaçon. Quelque part entre Metronomy et Julien Doré, sa voix suave se porte au chevet de sujets graves.
Ingénieur du son de formation, musicien par passion, Thibaud Demey n’a jamais choisi son camp. Cette neutralité est aujourd’hui sa plus grande force. Capable de produire des chansons pour les autres (Mustii, Ykons) ou de renforcer les performances scéniques d’un blockbuster (Lost Frequencies) via d’astucieuses interventions instrumentales, l’artiste bruxellois met à présent sa polyvalence au service de ses propres compos.
Doowy
J’évoque la mort, les relations toxiques, la nostalgie de l’enfance
ou les dérives de la virilité: des sujets pas très joyeux.
« J’ai longtemps hésité avant de me lancer en solo, concède-t-il. Par peur ou manque de confiance, je me trouvais toujours des excuses pour retarder l’échéance. Puis, le confinement est arrivé… et je suis passé à l’action. » Bien décidé à se frotter au format chanson, Thibaud Demey dégote alors un nom de scène au casting de la série télé américaine Malcolm. « Avant, je la regardais tout le temps. Je m’identifiais au personnage de Doowy. C’était le petit dernier d’une famille, chouchou des parents et, surtout, bouc émissaire de ses grands frères. En soi, c’était l’histoire de ma vie. D’autant que le personnage de la série jouait du piano et bien d’autres instruments. » Toute cette empathie se matérialise maintenant sous la pochette de Contre-Nuit, le premier essai de Doowy. « Sur cet EP, les thématiques abordées sont assez austères. J’évoque la mort, les relations toxiques, la nostalgie de l’enfance ou les dérives de la virilité: des sujets pas très joyeux. En revanche, les mélodies sont toujours dansantes et colorées. Contre-Nuit vient souligner cette ambivalence. C’est une façon de contrer mes parts d’ombre avec une musique rayonnante. »
Le plus souvent pop, disco et décontractés, les (six) morceaux proposés sur le disque insufflent volontiers de la légèreté au cœur d’un monde agité. Du côté le plus obscur de la force, Doowy chante toutefois Mon étoile, un hommage assumé à sa mère décédée. « Cette chanson, c’est un pied de nez à la tragédie. Une façon d’enterrer définitivement les traumatismes du passé pour ne retenir que la tendresse, la beauté et la douceur. La démarche n’était pas évidente mais à l’arrivée, elle est extrêmement apaisante. »