Le Motel
Un retour à l'électro
Après s’être promené un temps en terres rap, Le Motel revient à la source électro et signe l’excellent EP Sueños.
Contraint, comme bien des esprits créatifs, au confinement et longtemps privé d’une scène qui commence à manquer cruellement, c’est du côté du 7e art que Fabien Leclercq alias Le Motel a trouvé le terrain pour exprimer ses envies. Un exercice très différent que le musicien bruxellois connaît bien pour l’avoir déjà pratiqué. «Cette fois, j’ai dû mettre en musique deux long-métrages, un du côté francophone et l’autre du côté néerlandophone. Je m’y retrouve complètement car à la base je viens des arts visuels et du graphisme. La connexion entre musique et images me passionne, et composer la B.O. d’un film, c’était un rêve de gosse.»
Pour autant, 2022 marquera le retour du sieur Leclercq en eaux digitales, au lendemain d’une grisante escapade hip-hop avec son pote Roméo Elvis. «Après cette longue période collaborative, j’avais envie de retourner à mes premiers amours, la musique électronique, là d’où je viens. J’avais publié Transiro il y a un an, qui amorçait déjà ce retour aux sources et dont la sortie coïncidait avec le lancement de mon label Maloca.» Une affaire qui roule, puisqu’aujourd’hui on croise sous le toit du Motel, des talents issus des quatre coins du globe, de la Chine à l’Afrique du Sud en passant par la Colombie ou l’Angleterre.
Sueños est la 6e sortie estampillée Maloca. Le 2e EP du boss sur ses terres, aux nouveaux parfums latino-américains. «J’ai toujours eu une connexion forte avec l’Amérique latine, j’ai beaucoup voyagé au Mexique, en Colombie, etc. C’est une langue et des cultures que j’adore. Le titre du EP signifie “rêve” en espagnol… Mais le spectre s’est élargi. Sur Wonteeda, j’ai invité un artiste ghanéen nommé Bryte. On croise aussi le Britannique Logan, Clara!, une chanteuse espagnole installée à Bruxelles, et enfin Cabasa, producteur de Namur. L’idée était de travailler avec des artistes qui ont un univers singulier, pour sortir de nos jardins musicaux respectifs et se challenger.»
Des tandems qui ont dû être orchestrés à distance, Covid oblige, bien que Le Motel fomente quelque projet de live dans un futur proche. «L’idée maintenant est d’organiser une release party à Bruxelles, pour confronter tout ce petit monde et offrir à chaque artiste du label le temps de présenter son travail sur scène.» Le genre de soirée qui aurait de quoi séduire bien des chevilles et des écoutilles. D’ici-là, les plus impatients pourront se ménager grâce au magnifique clip du titre-générique Sueños, animé et signé des mains expertes du réalisateur Romain Tardy.