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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

K.ZIA

Enfant de la balle

Nicolas Capart

À 27 ans, K.ZIA publiera début 2022 un premier album qui impressionne de caractère et de maîtrise. Une vraie boule d’énergie qui décrit sur une toile très esthétisée des pépites pop, nusoul ou R’n’B. Et une future grande dame, à n’en pas douter.

Il aura fallu deux écoutes à peine de Genesis pour en avoir les refrains collés au cortex. Après JMFB (pour “J’Fais Mes Bails”), imparable single tissé de français, c’est avec le génial IGYB (pour “I Got Your Back”), cette fois dans la langue de Shakespeare, que K.ZIA s’assurera une place de choix dans nos fredonnements quotidiens… et dans la programmation future de toutes les radios inspirées. Un tube et un LP bluffant de professionnalisme pour un premier jet. Sans parler des prestations live hypnotiques de l’intéressée.

Fille d’artistes s’il en est, entre un père comédien/acrobate à cheval et sa mère Zap Mama (chanteuse bien connue sous nos latitudes), Kezia naît à Ixelles et grandit entre Paris et Bruxelles. Elle est le fruit de deux cultures également, les Antilles via son papa et le Congo de par sa maman. Un cocktail détonnant que la jeune artiste a pris le temps de maturer et dont elle fait aujourd’hui la synthèse avec la manière.


K.ZIA

Ma maman est ma première influence,
une grande source d’inspiration.


Peut-on littéralement dire que vous avez baigné dans la musique dès le berceau ?
Si la musique a toujours fait partie de ma vie, si l’on dansait et chantait beaucoup autour de moi, je la voyais surtout en tant que métier dans mon environnement. Trois mois après ma naissance, ma mère m’emmenait en tournée. J’ai goûté très tôt cette énergie et suis entrée immédiatement dans cet univers de la scène. Le studio aussi, car sur chaque disque de Zap Mama, il y a toujours bien un moment où l’on entend une voix de bébé ou de petite fille ! C’est tout ce que je connais. Évidemment, j’ai mon identité et j’aspire à décrire mon propre univers musical, mais ma maman est ma première influence, une grande source d’inspiration, et nous sommes vraiment très proches (elle est d’ailleurs invitée sur le disque, – ndlr).

Voyager a toujours été un ingrédient majeur dans votre parcours de vie.
Quand j’ai eu 6 ans, la carrière de ma mère l’a conduite aux États-Unis et elle m’a emmenée à New York avec elle. C’est à ce moment que la culture anglophone est entrée dans ma vie, pour venir se superposer aux racines congolaises, belges, françaises et antillaises déjà présentes en moi… J’ai appris à lire et à écrire en anglais et sept années ont passé, jusqu’à la naissance de mon petit frère et notre retour en Europe. En Belgique d’abord, puis en France lorsque je suis allée vivre avec mon père à Paris. C’est là que j’ai réellement appris à m’exprimer en français. C’est là aussi que j’ai commencé à composer, appris à chanter et que la musique est devenue une véritable partie de ma vie.

Aujourd’hui, vous êtes installée en Allemagne. Comment est-ce arrivé ?
Après le lycée, je suis revenue et je me suis inscrite à l’IHECS où j’ai fait un Master en communication. J’adore Bruxelles mais son côté village m’oppressait un peu, j’avais envie d’ailleurs. Pour mes stages, j’ai choisi Berlin, que j’adorais et que je connaissais car mes amis et moi nous y retrouvions souvent. Quatre ans plus tard, j’y suis toujours. C’est là que j’ai réellement entamé un chemin artistique et commencé à travailler ma musique. Grâce à des petits boulots d’abord, en m’autoproduisant. Et depuis trois ans, j’ai la chance de pouvoir m’y consacrer à plein temps.

Un temps que vous avez mis à profit pour réaliser ce premier album, Genesis.
La dernière année surtout. Il s’agissait de donner une suite et un second volet à mon premier EP. Puis, les singles s’enchaînant, le projet s’est transformé en album. C’est la genèse dans le sens où tout ce que j’ai réalisé avant, sans pour autant renier mes premiers travaux, ça n’a été qu’une sorte de prélude. Aujourd’hui, je me sens bien plus affirmée en tant que femme (que je suis devenue dans l’intervalle), en tant qu’artiste et en tant que voix… Après avoir imité celles que j’admirais, j’ai trouvé la mienne désormais, une identité musicale propre, une plume et des valeurs que j’ai envie d’incarner.